Les toitures terrasses inaccessibles et leur étanchéité

Qu’est-ce qu’une toiture terrasse inaccessible ? Définition

La toiture terrasse non accessible est un toit plat non aménagé dont la fonction principale est de protéger le bâtiment des intempéries et de le mettre hors d’eau et hors d’air. Son accès est réservé à l’entretien : pour le ramonage des conduits de cheminée, pour la maintenance des matériels qui s’y trouvent à l’exemple des VMC, des panneaux solaires et des antennes. Son étanchéité est primordiale pour optimiser sa longévité et aussi pour éviter les infiltrations et les dégâts des eaux. Par opposition à la toiture terrasse inaccessible, la toiture terrasse accessible est agencée et peut servir d’espace de vie aux occupants de l’immeuble. L’étanchéification de la terrasse accessible et inaccessible est sensiblement la même. Demandez votre Devis étanchéité toit terrasse.

Toiture terrasse inaccessible gravillonné
Toiture terrasse inaccessible gravillonnée
Etanchéité d'un toit terrasse non-accessible
Étanchéité d'une toiture terrasse inaccessible

Quelle-est la composition d'une toiture plate inaccessible ?

La toiture inaccessible possède une pente faible, ne dépassant pas 5 % (toiture plate). En général, sa charge maximale est de 200 kg/m². Elle est constituée de plusieurs éléments qui jouent à la fois sur sa solidité et sur son étanchéité. Découvrez-les ci-dessous, dans l’ordre de leur disposition.

L’élément porteur

Il s’agit du toit du bâtiment. Sa configuration est plane, d’où sa qualification de "terrasse". Divers dtu étanchéité toiture terrasse inaccessible (documents techniques unifiés) encadrent son étanchéification :

  • Le DTU 43.1 s’applique pour étanchéifier un élément porteur en maçonnerie en climat de plaine
  • Le DTU 43.3 concerne les supports en acier
  • Le DTU 43.4 s’applique lorsque l’élément porteur est en bois

À noter que les étapes à accomplir pendant l’opération d'étanchéité restent les mêmes, quel que soit l’élément porteur.

Le pare-vapeur

Il se présente sous la forme d’une membrane dont l’épaisseur est de 1 mm environ. Sa mission principale est de protéger l’isolant de l’humidité causée par la condensation de la vapeur d’eau en contact avec le plancher froid. Elle peut être en PVC et dans ce cas elle sera soudée à chaud sur le support tandis que du PVC liquide sera coulé sur les bords de chaque rouleau pour bien les étanchéifier. La gaine bitumeuse est également très sollicitée en raison de son efficacité. Quel que soit le type de pare-vapeur choisi, ses rebords seront relevés le long des acrotères pour optimiser l’imperméabilisation de l’édifice. Enfin, le pare-vapeur n’est pas utile lorsque l’isolant est déjà muni d’une pellicule pare-vapeur.

L’isolant

Il prévient les pertes de calories par le toit tout en optimisant l’isolation phonique et acoustique du bâtiment. Les isolants les plus courants sont :

  • Les laines minérales : leur performance thermique et acoustique est excellente et en plus, elles sont ininflammables tout en étant résistantes à l’humidité et aux insectes. Elles sont enfin recyclables, aussi elles pourront entrer dans la confection d’autres isolants après leur dépose. Les plus populaires sont la laine de roche et la laine de verre.
  • La mousse résolique dont la capacité isolante est élevée. Elle est également appréciée pour son caractère ininflammable.
  • Le polystyrène extrudé qui possède une très haute performance thermique. Il est connu pour sa longue durée de vie et pour sa grande résistance à l’humidité.
  • Le verre cellulaire : il est léger, il est résistant au feu et à l’humidité et repousse les insectes.
  • La toiture végétalisée : elle renforce la structure isolante déjà présente et minimise les variations de température dans l’immeuble.

L’écran de séparation chimique

Il s’agit d’un textile tendu sur l’isolant afin que celui-ci ne soit pas directement en contact avec le matériau d’étanchéité. Il a aussi pour rôle de réduire les forces mécaniques exercées sur les plaques isolantes et de ménager leurs joints.

L’étanchéité

C’est l’élément qui contribuera principalement à imperméabiliser le toit. Plusieurs solutions d’étanchéité toiture terrasse inaccessible existent :

Le bitume

Il est présenté sous forme de lés avec une armature en polyester non tissé. La pose des panneaux sur le support s’effectue à chaud avec la flamme d’un chalumeau. Pour renforcer sa résistance face à l’usure, le bitume est systématiquement associé à des élastomères ou à des plastomères.
- Le Styrène Butadiène Styrène est par exemple un élastomère qui lui confère plus de souplesse en raison de sa propriété élastique identique à celle du caoutchouc. Il a néanmoins tendance à craqueler lorsqu’il est trop longtemps exposé aux UV, aussi, il doit toujours être recouvert de 5 cm de gravillons au moins.
- Le bitume plastomère est, lui, obtenu en le mélangeant à des plastomères. Le plus courant et le plus résistant aux UV est le polypropylène atactique APP.

L’asphalte

Il s’agit d’un mélange de bitume et de roche calcaire dont la propriété imperméabilisante est indiscutable. Il est d’abord fluidifié en le portant à 230 °C avant d’être appliqué au rouleau. Il ne peut être utilisé que sur un plancher en béton.

La résine de polyuréthane liquide

Les systèmes d’étanchéité liquide ou SEL sont tout indiqués pour étancher les surfaces ne pouvant être traitées avec du bitume et de l’asphalte. La résine peut être appliquée sur n’importe quelle surface, à l’exception des isolants.

Le gravier

Après la mise en place du revêtement d'étanchéité, le toit plat est recouvert de gravier.
Pourquoi mettre du gravier sur un toit plat ?
Le gravier roulé ou concassé protège la membrane d'étanchéité contre les intempérie et les rayons UV. Il sert également à maintenir les matériaux en place.

Etanchéité bitume posée au chalumeau
Etanchéité bitume posé à chaud avec un chalumeau

L’écran d’indépendance

Il s’agit d’une autre membrane de séparation placée entre le revêtement et l’étanchéité pour qu’ils ne se touchent pas.

Une membrane anti-racine

En cas de mise en œuvre d’une toiture végétalisée, c’est elle qui protègera l’isolation et l’étanchéité des racines des plantes.

Le revêtement d’étanchéité

Il a pour rôle de relever l’esthétique de la toiture et de protéger l’étanchéité pour qu’il ne soit pas directement exposé aux intempéries et aux UV. Le gravier, l’étanchéité auto-protégée et la végétalisation constituent les principaux revêtements d’un toit terrasse non accessible. Quelle que soit la solution choisie, des allées en dalles y seront aménagées pour faciliter la circulation des techniciens.

Le gravier roulé

Il sera directement répandu sur l’asphalte et sur le bitume chauds pour engluer une première couche de gravillons à leur surface. Sa granulométrie devra être comprise entre 15 et 30 mm et en plus, on veillera à ce qu’il recouvre entièrement le toit d’une manière uniforme. Le gravier protège l’étanchéité des rayons du soleil et des contraintes climatiques, mais il accomplit une autre fonction : lester les lés pour qu’ils ne bougent pas au fil du temps. Il retiend également l’eau en cas d’averse pour éviter l’engorgement des gouttières. Enfin, un immeuble doté d'une toiture terrasse inaccessible gravillon bénéficie d’un bon confort phonique et thermique toute l'année.

L’étanchéité autoprotégée

Il s’agit d’une étanchéité sur laquelle on a déjà intégré des plaques d’acier ou des granulés minéraux en usine. Il ne sera donc plus indispensable de la protéger avec un revêtement quelconque. Souvent ces protections sont pigmentées pour rehausser l’esthétique de la toiture terrasse.

La végétalisation

La végétalisation est la solution écoresponsable qui optimise l'isolation d'un bâtiment. Comme elle réduit les variations thermiques saisonnières, elle permet à ses occupants de bénéficier d’un confort maximal tout en faisant des économies sur le chauffage et la climatisation.
Généralement, pour une toiture non accessible, on opte pour une végétalisation extensive constituée de plantes grasses ou d’herbacées qui sont capables de pousser sur un substrat peu épais (de 15 cm en moyenne) et qui ne demandent pas un entretien soutenu. Pour la plantation, il est plus simple de commander les végétaux en plaques ou en panneaux précultivés et de les disposer sur un support composé d’un géotextile et d’une membrane drainante. Plus tard, on pourra y apporter des notes de couleur en y plantant des mottes de sedum. Comme soin, ce toit vert n’aura besoin que d’un léger arrosage en période de sécheresse. L’arrachage des mauvaises herbes et de tout végétal invasif est de même important pour qu’ils n’étouffent pas les plantes qui y croissent.

L’étanchéité des acrotères

Le point faible de l’étanchéification d’un toit terrasse se situe souvent auprès des acrotères. L’eau s’y infiltre facilement puisque c’est à ce niveau que se joignent la dalle de la toiture et les murs entourant l’édifice. Pour les étanchéifier, il faut veiller à bien relever les membranes bitumeuses et de recouvrir les rebords. Couvrir les acrotères d’une couvertine en aluminium ou en acier permet également de protéger l’étanchéité et d’éviter les ponts thermiques tout en agrémentant l’architecture du bâtiment.

Bien veiller à l’évacuation de l’eau

Le système de collecte et d’évacuation de la pluie doit être fonctionnel pour éviter toute stagnation d’eau à la surface d’un toit terrasse. Les 3 options suivantes sont possibles pour canaliser le liquide autour du toit :

  • Les chéneaux qui sont façonnés dans le gros-œuvre et dont l’étanchéité est souvent assurée par de la résine polyuréthane. En formant une membrane sur la maçonnerie, elle permet de l’imperméabiliser sur le long terme. Par ailleurs, on plaquera une toile de polyester aux endroits où le béton risque de se fissurer de même qu’aux jointures.
  • Les gouttières en acier, en aluminium ou en PVC sont installées tout autour du toit.
  • Les caniveaux qui sont des structures métalliques placées dans la dalle de la toiture et fermées par une grille.

Des pare-graviers seront disposés le long de ces dispositifs pour retenir les gravillons. Enfin, l’évacuation de l’eau s’effectue à travers des crapaudines ou des tuyaux de descente.

L’entretien de l’étanchéité

L’étanchéité d’une toiture terrasse non accessible peut avoir une durée de vie de 40 ans et même plus si elle est bien posée et si elle est correctement protégée. Son entretien consiste essentiellement à ôter la mousse et toute végétation parasite qui y pousse, et à enlever les feuilles mortes et les détritus emportés par le vent.
Un contrôle des voies d’évacuation de l’eau doit être effectué régulièrement. Dans le cas d’une toiture terrasse inaccessible gravillon, il est important d’égaliser sa surface au moins une fois par an, la pierraille pouvant bouger en cas de vent fort.